CAVL Lettre d'info n°45
Centre Audiovisuel Liège asbl |
Editorial - Espace de responsabilisation numérique - Ouvrages récents Si le contenu ne s'affiche pas correctement, cliquez ici
Nous venons de valider nos offres de formation continuée 2017-2018 pour le CECP, le CPEONS et l'IFC. C'est un moment important pour nous, car les choix effectués en mars-avril vont déterminer, en grande partie, nos activités de cette fin de trimestre et ils viendront rythmer notre prochaine année scolaire.
C'est que la formation continuée représente un des enjeux importants de notre asbl. Aussi longtemps que la formation initiale en éducation aux médias n'a pas un statut, des contenus définis et respectés par l'ensemble des institutions de formation des futurs enseignants, que ce soit dans les universités ou dans les départements pédagogiques des HE, la formation en cours de carrière sera essentielle. Et ceci reste vrai, aussi longtemps que la réforme de la FI n'est pas bouclée et ne fait pas sentir ses effets. |
Qu'avons-nous souhaité privilégier dans nos offres respectives pour le fondamental et le secondaire de notre réseau, ainsi que pour la FC en interréseaux ? En fait, de nouveaux outils, de nouvelles pratiques, de nouveaux dispositifs.
Pour de nombreux collègues, en effet, le TBI ou la tablette n'ont pas encore trouvé une intégration optimale dans leur enseignement, ou en sont totalement absents. Leur apport peut cependant être bénéfique à la dynamique de la classe et renforcer ou banaliser des pratiques d'analyse ou de réalisation. Pour autant, cependant, que leur intérêt didactique spécifique ait été mis en évidence.
A côté des outils issus du développement de l'école numérique, il y a aussi de nouvelles pratiques, qui y sont étroitement associées. La création d'un webjournal par les élèves, l'utilisation de la presse en ligne, le reportage réalisé avec des moyens légers, peuvent alimenter le site de l'école ou celui de la commune dans une optique citoyenne.
De nouveaux dispositifs apparaissent également. Les cours d'EPC dans le secondaire en sont un et l'EAM devrait y être présente à part entière. Nous avons déjà eu l'occasion d'évoquer ici la convergence des objectifs des deux champs disciplinaires, la mise en valeur d'activités communes, comme le débat démocratique au sein de la classe ou la mise en œuvre d'une production médiatique au service d'un engagement citoyen. On ne s'étonnera donc point que notre offre de formation comprenne : "Eduquer aux médias et à la philosophie", pour le CECP, et "L'utilisation citoyenne des médias", pour le CPEONS. La demande de modules sur cette thématique a été également transmise à l'IFC, mais ne pourra être acceptée, le cas échéant, qu'en 2018-2019.
Mais, on en est bien conscient, la FC travaille prioritairement pour répondre à des urgences. Et cet impératif est surtout vrai dans un domaine comme l'EAM, où la pression technologique et sociétale est telle qu'il importe toujours de parer au plus pressé.
Les développements exponentiels du numérique accentuent encore le rythme et la nécessité d'une constante remise à niveau de collègues qui ne veulent pas être largués dans cette course à l'innovation. Encore est-il important, et c'est aussi un des rôles de la FC, de faire la part des choses et de relativiser l'intérêt des avancées technologiques. Ainsi, même un module consacré au TBI – ou demain, aux objets connectés – doit-il mettre l'outil en perspective et prendre le recul nécessaire pour juger de son opportunité réelle en termes pédagogiques.
Quoi qu'il en soit, la FC se voit talonnée par la pression du marché, par les modes médiatiques (télé-réalité, séries américaines, etc.) ou encore par ces dérapages qui conduisent sur les réseaux sociaux au cyber-harcèlement ou aux fake news.
Ceci veut dire qu'en matière d'EAM, en tout cas, il n'y a plus guère d'espace pour (re)venir aux "fondamentaux", aux compétences de base ou à cette complémentarité des dimensions informationnelles, techniques et sociales. Plus guère d'espace non plus pour (re)visiter des passages obligés comme l'analyse d'image, les fondements du discours, de l'argumentation, ou la construction d'un fil narratif. Or, la littératie médiatique, comme on l'appelle désormais, ne peut se construire que sur de tels fondements. L'ignorer signifie que nos modules de FC risquent de se trouver tôt ou tard en porte-à-faux.
Tant que cet espace ne pourra pas être programmé, lui aussi, dans les offres de la FC, il faudra se contenter de (re)cadrer l'urgence, de (re)contextualiser les nouveaux outils ou pratiques pour en (re)découvrir la signification, la cohérence avec un projet pédagogique défini ou une quelconque option didactique.
Si cet espace destiné à recueillir les fondements de l'EAM existe un jour en FC, un va-et-vient efficace pourra alors s'organiser tout au long de l'itinéraire de formation des enseignants et une véritable continuité existera. On pourra même s'offrir le luxe d'y adjoindre des auxiliaires d'apprentissage comme les plateformes de ressources, les bases de données et autres "formations en ligne", articulant ainsi chaque étape de l'itinéraire de formation et venant souligner leur complémentarité. Michel Clarembeaux
Espace de responsabilisation numérique Dans le cadre de l'appel à projets #Reinventonsliege, le CAV Liège propose de mettre son expertise en éducation aux médias au service de tout le monde scolaire et associatif et de tous les citoyens. Concrètement, un lieu de débat et d'échange sur la problématique information/désinformation, d'animation de groupes, d'apprentissage de l'expression/communication par le numérique.
Vous êtes invités à voter (ouverture des votes le 1er juin) pour notre projet sur la page de #Reinventonsliege. Depuis mars 2017 (Lettre d’Info n°44), trois ouvrages récents sur les médias ont fait l’objet d’une recension, qui se trouve sur notre site. Nous les évoquons ici par le biais d’abstracts. Pour les analyses complètes, cliquez sur le titre de l'ouvrage qui vous intéresse.
M. Cl. |