D'images et de sons.

Une introduction au langage cinématographique en 200 extraits

 

Cette publication est née de trois souhaits, qui se sont immanquablement rejoints en cours d’élaboration. D’abord, réaliser un outil d’éducation au langage cinématographique, ensuite offrir aux jeunes, qui ne le connaissent guère, un bref échantillonnage du patrimoine construit par le 7e art depuis sa naissance ,enfin, se faire tout simplement plaisir en retrouvant des images d’autrefois et en revivant ainsi, par procuration, les moments de bonheur qu’elles ont suscités.

La première raison est celle qui a déterminé notre travail. Nous nous souvenons d’une émission de la RTBF-TVS construite et commentée par René Michelems. Nous y avions trouvé, à l’époque, des illustrations particulièrement bien choisies pour orienter notre petit cours de cinéma. Aujourd’hui, ce document est un peu dépassé dans son choix d’extraits et dans l’argumentation qui l’accompagnait. Mais, depuis cette époque, nos collègues cherchent en vain un ensemble qui puisse les aider à faire comprendre à leurs élèves les grands axes du langage des images et des sons. Les sollicitations dont sont également l’objet nos collaborateurs lorsqu’ils abordent, en formation continuée, le langage filmique, nous ont poussé à remettre sur le métier l’élaboration d’un document proposant quelque deux cents extraits de films réalisés entre 1895 et le début des années 2000.

Chaque extrait est brièvement contextualisé au plan narratif. Il est centré sur un élément de langage et sa fonction. L’objectif étant aussi de proposer des extraits de films d’époques et d’horizons différents, afin d’essayer de faire percevoir un maximum de facettes d’un même élément en évitant toutefois l’exhaustivité et surtout le formalisme, qui sont à exclure des objectifs d’un document d’apprentissage et d’une première initiation.
  D'images et de sons
     

La maîtrise progressive de ces éléments de langage par le spectateur devrait répondre à deux fonctions : d’une part, lui permettre de donner du sens et prendre ainsi le recul critique nécessaire par rapport à ses émotions ou à un mouvement d’empathie ou de rejet, d’autre part, l’inviter à les mettre en œuvre, à son tour, dans un processus d’expression/communication par l’image et le son. Le visionnage critique d’un film et, par ailleurs, la réalisation d’un vidéogramme par les jeunes étant, à nos yeux, les deux finalités d’un apprentissage du langage et de ses codes.

La deuxième raison peut paraître plus anecdotique, elle ne nous paraît cependant pas sans intérêt. Les jeunes que nous fréquentons aujourd’hui vivent dans l’immédiateté de l’image, des images. Celles-ci les assaillent de toutes parts, c’est-à-dire notamment sur tous les supports pluriels qui les véhiculent. La révolution numérique, qu’ils vivent au quotidien, a multiplié ces supports, ces contextes de réalisation, de production et de diffusion. Notre environnement médiatique a créé une nouvelle culture iconique. L’image semble désormais faire partie du tout-venant de la représentation, ce qui ne veut évidemment pas dire qu’elle ait démérité en quoi que ce soit par rapport aux modèles de jadis et aux « classiques » qui ont pu orienter l’éducation à l’image. En d’autres termes, nous aimerions que des éléments du patrimoine cinématographique soient présents dans cette initiation. Certes, le patrimoine n’est ici représenté que par des extraits et des fragments parfois très courts et pas nécessairement représentatifs de l’œuvre évoquée. Mais il pourrait s’agir d’une première sensibilisation à des œuvres qui ont souvent contribué à jeter les fondements d’un moyen d’expression, à en définir les contours, à en nuancer les points de vue. Une ouverture, si minime soit-elle, vers ce patrimoine devrait attirer l’attention des jeunes sur son existence d’abord, sur l’intérêt qu’il y aurait ensuite à l’explorer pour mieux percevoir la filiation des images, de leur structure et de leur « culture ». Il appartiendra aux formateurs qui les accompagneront sur ce chemin de les aider à établir des passerelles entre ces images « anciennes » et celles qui leur sont plus familières parce que quotidiennes.


Il n’est d’ailleurs pas surprenant que les instances européennes mettent aujourd’hui en évidence ce patrimoine, car il représente bien pour chacun d’entre nous un acquis à explorer et à préserver.

La troisième raison de cette publication, c’est tout simplement le plaisir que nous avons éprouvé à faire revivre ces images dans notre mémoire et dans notre ressenti. Nous avons eu la chance de participer très jeune à différents ciné-clubs, à Namur dans les années cinquante, à Liège un peu plus tard au Club de l’Ecran d’Hadelin Trinon, à Liège toujours en faisant la programmation du ciné-club de l’université ou de l’école normale jusqu’au début des années 90, à un moment où les copies de films en 16 mm se sont essoufflées et où la vidéoprojection n’avait pas encore pris la relève. Revisiter cette cinéphilie d’il y a cinquante ans est une expérience parfois périlleuse mais, la plupart du temps, riche en émotions et en souvenirs

Trois raisons qui n’ont cessé de se répondre et de se nourrir mutuellement au cours de ces longues heures de visionnage et d’écriture.

Ce document est composé de trois parties, étroitement associées :

  1. 196 extraits répartis sur trois DVD, portant respectivement sur l’image, sur la bande son, la direction d’acteurs, le montage et les effets.

  2. Un fascicule explicatif contextualisant chaque extrait dans le film dont il provient et présentant l’élément de langage illustré ainsi que sa ou ses fonctions.

  3. Six « textes de cadrage » qui visent à situer les éléments de langage et leurs fonctions dans un ensemble de problématiques propres au récit filmique.

  4. Une bibliographie sélective.


Je tiens à remercier pour leur aide précieuse : Marc, pour la partie technique et l’architecture des DVD, Sophie, pour le repérage des extraits et leur contextualisation, Vinciane, pour tout le travail de mise en page, Isabelle, pour la relecture des épreuves. Tous quatre travaillent au Centre Audiovisuel Liège. Ce qui explique que cet ensemble de documents est bien le résultat d’une entreprise collective.

M. Cl

Schéma d’une fiche

 Elément de langage

 

 

Numéro de l’extrait

Minutage

 

Titre du film

Réalisateur

Date

 

Contextualisation de l’extrait

 

Définition de la nature de l’élément

et fonction(s)

 

Voir aussi : … sont repris ici les numéros des autres extraits provenant du même film.