|
Pour les associations, écoles et autres collectivités sollicitées, il y a – nous semble-t-il – un réel intérêt à cette pratique. Celui-ci consiste à devoir se focaliser sur un objet précis qui requiert un investissement en moyens humains et matériels pendant une période bien définie, avec – si le projet est sélectionné – des moyens permettant de le réaliser ou, à tout le moins, de l'amorcer. Cette mobilisation, bien calibrée autour d'un but à atteindre dans un temps donné, exige souvent que le collectif concerné ré-évalue ses capacités d'action, sa flexibilité face à un enjeu qui l'oblige à sortir de la routine quotidienne, ses facultés d'adaptation à un autre rythme de travail. La réalisation du projet exigera vraisemblablement de créer de nouvelles complémentarités au sein de l'équipe, une remise à niveau et une remise en question de son fonctionnement. C'est donc éminemment bénéfique, même si ce n'est pas toujours évident. Il importe de s'y préparer, en conciliant la raison d'être du collectif ou sa raison sociale, avec ce qui pourrait être un incitant à faire autrement, et peut-être même à faire mieux.
Un appel à projet peut aussi avoir comme conséquence de mettre en place d'autres types de collaboration interne, voire des partenariats extérieurs, qu'il faudra pouvoir activer en temps voulu si le projet est accepté. Cette ouverture à l'autre, à son approche d'une problématique, aux stratégies qu'il préconise, à ses propres enjeux et priorités, n'est certainement pas le moindre intérêt qu'un collectif a de répondre à un appel à projet. En d'autres termes, il y a ici une belle opportunité d'une « remise à plat » de ses compétences et une invitation implicite à les confronter à une réalité du terrain. L'appel à projet, dans ce sens, représente une impulsion bénéfique, un nouvel essor, un autre type d'engagement.
Mais pour que l'appel à projet aboutisse à de tels résultats, il faut qu'il respecte un minimum de critères qui, s'ils ne sont pas pris en compte, risquent parfois d'hypothéquer la vie et le devenir de l'association.
Ainsi, la date de l'éventuelle sélection doit être annoncée et respectée ; tout retard ou incertitude risque de mettre à mal des activités déjà programmées, notamment avec des partenaires. Un tel retard peut aussi affecter l'agenda prévu pour le bon déroulement des activités programmées dans le cadre du projet. Un autre point qui doit être clairement précisé dans l'appel à projet est le montant du financement qui sera octroyé. Cette information évite de se fourvoyer en nourrissant de faux espoirs. Si ce montant est connu dès le départ, on peut mieux calibrer les rentrées et dépenses éventuelles. On échappe aussi à une « note d'actualisation » budgétaire et aux choix douloureux qu'elle peut souvent représenter. Les appels à projet de la Cellule Culture-Enseignement, tout comme ceux du CSEM d'ailleurs, annoncent clairement quelle somme sera octroyée en cas de sélection.
Parfois aussi, les pièces justificatives ne sont pas clairement identifiées. Quels seront les frais vraiment admissibles dans la déclaration de créance ? L’apport financier de l'association, dont le projet est sélectionné, doit-il être mentionné ? Y a-t-il une forme de proportion à respecter ? Toutes questions qui méritent d'être posées dans l'appel à projet.
Si les règles du jeu sont connues et acceptées de part et d'autre, le jeu vaut alors la peine d'être joué et les deux parties seront presque certainement gagnantes, même si ce jeu représente souvent un surcroît de travail, qui correspond à des documents parfois très nombreux à transmettre (par voie électronique et/ou postale) pour le candidat, et pour l'organisateur, à de nombreuses réponses à « corriger » et décisions parfois difficiles à prendre.
On comprend aussi l'intérêt que les « pouvoirs subsidiants » peuvent trouver dans cette pratique. Elle les autorise à beaucoup plus de liberté et d'indépendance d'action, dans le cadre d'une conjoncture spécifique, ou pour se faire l'écho « en temps réel » d'un problème de société, comme le cyberharcèlement, les fake news, etc.
Les auteurs d'appels peuvent aussi faire d'heureuses découvertes en identifiant telle ou telle association dont l'action ou le profil leur était jusqu'alors ignoré.
Voici en tout cas, une politique qui se solde, de part et d'autre, par de réels avantages, pour autant qu'elle soit bien (en)cadrée et qu'elle n'occulte pas un manque de moyens financiers à court terme ou une forme d'auto-promotion, ce qu'elle pourrait être aussi dans certains cas.
Au cours de l'année scolaire 2018-2019, le C.A.V. Liège va évidemment – comme par le passé – donner son lot de formations IFC, CECP, CPEONS, organiser des animations dans le scolaire et l'associatif, mettre en œuvre la quatorzième édition de son Concours Vidéo, participer aux groupes de travail du CSEM, mais aussi vivre au rythme d'appels à projet pour lesquels il a été sélectionné : la « Promotion de la Citoyenneté et de l'Interculturalité 2018 » de la Ministre Simonis, les Arts Numériques de la Ministre de la Culture Greoli, un projet durable sélectionné par Culture-Enseignement avec l'école fondamentale Naniot (Liège). A ces projets, viennent s'ajouter la dernière phase du webdocumentaire « Regards sur le documentaire », soutenu par le Ministre de la Recherche J.Cl. Marcourt, et l'accompagnement de collègues du secondaire et du fondamental dans le cadre de la recherche-action sur OMQ numérique (Ministre de l'Enseignement Obligatoire M.M. Schyns). Si vous voulez un complément d’information sur ces actions, n'hésitez pas à nous contacter, n'hésitez pas non plus à y participer ...
Michel Clarembeaux
Retour au sommaire
CONCOURS VIDÉO 2019
Et puis, il y a notre nouvelle édition (la 14e) de notre concours vidéo destiné aux classes du secondaire supérieur et du supérieur pédagogique.
- Date limite d'inscription : 30 octobre 2018
- Journée de rencontre-professeurs : 7 novembre 2018
- Date limite de dépôt des vidéogrammes : 29 mai 2019
- Projection et remise des prix : 25 juin 2019
|
|
|
Retour au sommaire
FORMATION INDIVIDUELLE-VOLONTAIRE IFC
Les réseaux sociaux sont omniprésents dans la vie des jeunes, qu'ils les fréquentent ou non. La méconnaissance générale autour de leur fonctionnement et de leur impact laisse les jeunes en manque de repères. L'enseignant doit accorder une place à ces nouveaux médias dans sa classe : apprendre à les utiliser de manière critique, citoyenne et responsable. Mais comment peut-il s'y prendre ? Quels sont les apports, les dangers et les limites de leur utilisation pédagogique? Afin de donner la possibilité de répondre à ces questions et d'accompagner au mieux les jeunes dans leur pratique en ligne, la formation proposera notamment des contenus informatifs. Elle présentera aussi des activités pratiques réexploitables en classe, dont certaines seront expérimentées. Les retours réflexifs de chacun seront sollicités. Toutes les ressources utilisées au cours de la formation seront disponibles en ligne à l'issue de celle-ci. Formatrice : Linda Doria
lundi 05 et mardi 06/11/2018 de 9 à 16h Centre Audiovisuel Liège Rue Beeckman, 51 – 4000 Liège
Inscription via le site de l'IFC http://www.ifc.cfwb.be/default.asp Code IFC de la formation : 406001804/30481
Retour au sommaire
OUVRAGES RÉCENTS
Depuis mai 2018 (Lettre d’Info n°50), quatre ouvrages récents sur les médias ont fait l’objet d’une recension, qui se trouve sur notre site. Nous les évoquons ici par le biais d’abstracts.
Pour les analyses complètes, cliquez sur le titre de l'ouvrage qui vous intéresse.
Réseaux : Textes et Documents pour la Classe
Éd. Canopé, France, Revue mensuelle n°1116, juin 2018, 73 p. (8€)
Il n'est pas inutile de recadrer le concept « réseaux sociaux » dans l'ensemble du champ sémantique de « réseau », on en perçoit mieux la finalité et les modalités de fonctionnement. Ce numéro de « Textes et Documents pour la classe » s'y emploie fort bien. Les auteurs rappellent notamment qu'un réseau, quel qu'en soit l'objectif, est une source de relations informelles, de liaisons, d'attaches, voire de solidarités. C'est bien toujours d'un maillage qu'il s'agit, avec des retombées économiques, informationnelles ou sociales. Les références faites aux réseaux sanguin, téléphonique ou ferroviaire, avec leur structure spatiale, leurs interconnections, leurs contacts sociaux forment un recadrage très réussi.
|
|
|
La méchanceté en actes : à l'ère numérique
François Jost Éd. CNRS, France, 2018, 187 p. (20€)
D'après l'analyste des médias qu'est François Jost, la méchanceté est l'attitude la mieux partagée par les médias, où elle s'est littéralement banalisée et s'est transposée en attitudes et comportements. C'est vrai notamment dans les amalgames, les stéréotypes, l'argumentation biaisée, la communication politique, ... Et l'auteur, de rappeler « Hara-Kiri » s’attaquant à la bêtise dont les médias se font souvent les porte-paroles, puis les émissions de télé-réalité, où l'autre devient spectacle et bouc émissaire. Les mécanismes s'affinent avec l'attribution de notes, tout en étant juge et partie. Il y a aussi la haine des experts, le bashing, la mise à mort symbolique, ... et la mise au point de nouveaux dispositifs dont le public ne se lasse pas ...
|
|
|
Le Web dans les rédactions de presse écrite : Processus, appropriations, résistances
Sous la Direction de Jean-Baptiste Legavre et Rémy Rieffel Éd. L'Harmattan, France, 2017, 239 p. (24,50€)
Un ouvrage collectif analysant les bouleversements technologiques et comportementaux au sein des rédactions avec les mutations dans la collecte de l'info d'abord, où de nouvelles temporalités apparaissent et une surabondance informationnelle sur une multiplicité de supports. Dans la production de l'info ensuite, de plus en plus dépendante de logiciels donnant en temps réel les résultats d'audience. Les compétences hybrides – multimédias et multitâches – se multiplient, avec un rédactionnel qui en subit le contrecoup. Le rapport du journaliste à son public s'est, lui aussi, modifié pour devenir une forme d'animation d'une communauté de lecteurs/internautes autour de la marque du journal. L'organisation du temps et de l'espace est profondément modifiée, mais les paradoxes ont tendance à se multiplier et les questions aussi ... Intéressant d'y réfléchir au moment du passage d'OMQ print à OMQ Web ...
|
|
|
Cinéma en atelier
Muriel Andrien Éd. AAAPA ASBL, Belgique, 2018, 187 p. (5€)
Voici enfin un état des lieux des 13 ateliers d'école, d'accueil et de production cinématographique que nous connaissons en Fédération W.B., selon le dispositif pensé il y a 40 ans par le producteur et sociologue J.CL. Batz. Soit une initiative originale et pratiquement unique en Europe, qui explique en grande partie la qualité de notre cinéma. Un atelier, quel que soit son statut, c'est une infrastructure, mais surtout une forme d’accompagnement et d'apprentissage encadré aux plans technique, esthétique mais aussi social et politique. Tout un vivier, dont le fonctionnement, la programmation, l'identité plurielle, sont analysés avec précision et passion par l'auteure, par ailleurs chargée de cours en arts du spectacle à l'U.L.B.
M. Cl.
|
|
|
Retour au sommaire
|
|