CAVL Lettre d'info n°39
Lettre d'info n°39 Mars 2016 |
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Centre Audiovisuel Liège asbl |
Editorial - Médiathèque : édition de tirés à part sur l'éducation aux médias en maternelle et au secondaire inférieur -Nouvelles acquisitions- Ouvrages récents Si le contenu ne s'affiche pas correctement, cliquez ici
Chaque année, à la même époque, nous sommes confrontés à un problème essentiel pour notre crédibilité et notre développement comme centre de ressources en éducation aux médias : la rédaction de nos propositions de formation continue pour le CPEONS, le CECP et l’IFC. Cette rédaction est pour nous un moment important, car notre raison sociale réside bien prioritairement dans la formation – initiale et continue – de nos collègues du fondamental et du secondaire. Ce sont ces modules de formation qui viendront moduler et rythmer notre existence en 2016-17…
Le choix des thèmes que nous allons soumettre à nos trois opérateurs scolaires, la formulation des objectifs de chaque module, l’évocation de leur contenu, doivent retenir toute notre attention et nécessitent plusieurs réunions d’équipe, pour arriver à un équilibre qui reste néanmoins précaire, car les paramètres qui interviennent dans un choix argumenté sont nombreux et souvent aléatoires. |
En premier lieu, chaque opérateur de formation a sa politique, son public-cible, ses priorités, il importe évidemment que nous puissions nous y inscrire.
Mais, de son côté, le CSEM – avec lequel nous travaillons en étroite collaboration – vient de publier ses compétences médiatiques et surtout les activités pédagogiques qui les illustrent. Ce sont des axes de réflexion qui doivent également venir nourrir notre offre de formation, si nous voulons être cohérents avec nous-mêmes.
Il est, cette année, un autre paramètre que nous ne pouvons négliger : le Pacte pour un enseignement d’excellence, sa démarche participative et les rapports (intermédiaires) de ses groupes de travail. Mais, en même temps, nous ne pouvons ignorer l’opération « Bouger les lignes » et notamment sa composante « Culture-Ecole », qui est intimement liée à nos activités de formation et à nos programmes d’animation.
Un autre paramètre est la « culture » même du CAV Liège, orientée dès ses origines vers le cinéma, son histoire, son langage, ses déclinaisons numériques, ses nouveaux supports, les pratiques d’analyse et de réalisation vidéo qu’il induit. Cette orientation « cinéma », qui s’accompagne d’ailleurs d’un certain nombre de recherches-publications et d’activités comme notre Concours Vidéo, imprègne tôt ou tard notre offre de formation.
Intervient aussi, inévitablement, l’évaluation de la « saison » de formation qui se termine… Il y a eu un intérêt marqué de nos collègues pour tel ou tel thème et, parfois, des demandes de dédoublement de la part des opérateurs. Il y a eu aussi des modules qui n’ont pas remporté un nombre suffisant d’inscriptions et n’ont, par conséquent, pas été donnés… Mais il faut aussi pouvoir relativiser les raisons d’une non-commande d’un module. Ainsi, tel module consacré au langage cinématographique dans le fondamental n’a pas suscité l’adhésion espérée mais, entre-temps, l’éducation au cinéma a fait son entrée dans les programmes, c’est le cas notamment au CECP, où la dimension « arts et cultures » vient d’apparaître…
Voici quelques-uns des axes prioritaires que notre offre doit rencontrer, en dehors des engouements et modes qui existent aussi en la matière… Mais il importe aussi de les mettre en adéquation avec les compétences et affinités de nos formateurs. Car ce sont eux qui effectueront le travail de terrain et seront confrontés aux attentes de nos collègues en formation.
Alors, vers quelles propositions nous orientons-nous pour 2016-17 ? Il est encore trop tôt pour les identifier ici et les expliciter un peu, d’autant que nos offres seront soumises à une négociation avec les opérateurs ou les composantes du réseau d’enseignement que nous représentons. Par contre, dès à présent, nous voulons privilégier cinq facteurs qui devraient être déterminants.
Il y a, tout d’abord, l’environnement numérique de l’Ecole et la transition dont elle doit sortir au mieux des intérêts de ses acteurs, élèves et enseignants. Nous ne voulons pas prétendre ici que « L’Ecole sera numérique ou ne sera pas ». Mais il est clair que les rapports à l’apprentissage et au savoir se sont fondamentalement transformés dans les dix années qui viennent de s’écouler. S’il ne s’agit pas encore d’une révolution, c’est plus qu’une simple évolution, mais une refondation, une reconfiguration. Nous allons vers une nouvelle manière d’enseigner et d’apprendre. Les contenus s’en trouvent bouleversés, la méthodologie également. Néanmoins, dans ce nouvel environnement, il nous importe de ne pas nous laisser séduire par les sirènes technologiques, elles sont nombreuses et ne manquent pas d’attrait, surtout pour nos publics jeunes. Il faut donner la priorité à leur (éventuel) apport pédagogique en pensant notamment au nouveau rapport au savoir et, plus encore, aux nouveaux rapports sociaux qui doivent se développer au sein du groupe classe.
Ensuite, viennent deux conséquences immédiates provoquées par ce nouvel environnement : une hybridation des outils et des pratiques, un nouveau modèle de participation et de coopération de chacun.
Si les avancées technologiques ont fait apparaître de nouveaux outils dans le local classe, comme TBI ou tablettes, les anciens n’ont pas pour autant disparu ; ce qui veut dire aussi que les acquis et certains « modèles » pédagogiques antérieurs sont toujours en place. Tout comme il y a une co-habitation de la presse écrite, de la presse audiovisuelle et de la presse en ligne, il y a des pratiques médiatiques qui co-existent et dont les finalités peuvent être assez différentes. Des élèves réalisent des vidéogrammes pour participer, par exemple, à notre Concours Vidéo, d’autres le font pour approvisionner le site web de leur école. Mais ces deux pratiques nous renvoient immédiatement à deux « modèles » différents. D’une part, on a une initiative d’un groupe d’élèves, d’autre part, une participation collective à un projet d’école. Les objectifs peuvent se croiser, mais restent distincts, spécifiques. On est ainsi passé à une action collaborative cadrée dans une communauté éducative plus large, plus diversifiée, où la coopération est devenue le moteur principal.
Un quatrième facteur que nous avons dû prendre en compte, c’est cette information multiple, plurielle, cette « infobésité », qui doit induire énormément de rigueur dans la recherche documentaire, et absolument échapper aux lois du « copié-collé », pour se soumettre à la rigueur de l’analyse critique. Nous rejoignons bien ici d’ailleurs les objectifs premiers de l’éducation aux médias…
Enfin, dernier facteur que nous ne pouvons négliger dans notre offre – et nous l’évoquions dans les critères – c’est la parution du portefeuille de compétences en EAM avec ses trois axes complémentaires : informationnel, technique, social, que ce soit dans un dispositif de réception ou d’émission de messages médiatiques. Il nous paraît normal que les centres de ressources des réseaux jouent un rôle prépondérant dans la diffusion de ce cadre de compétences et dans ce qui devrait un jour être formulé en tant que programme. La formation continue nous paraît être un excellent vecteur d’une telle diffusion.
Après les paramètres évoqués au début, voici les cinq facteurs qui doivent sous-tendre notre offre de formation. Après l’avoir rédigée et négociée, il nous appartiendra aussi de la hiérarchiser, en évitant une diversification excessive qui deviendrait vite synonyme de saupoudrage et conduirait à une dispersion des inscriptions, en évitant également de la réduire aux seuls « must » de circonstance. On vous en reparlera prochainement. Michel Clarembeaux Médiathèque : édition de tirés à part sur l'éducation aux médias en maternelle et dans le secondaire inférieur
Sophie Lescrenier
Depuis janvier 2016 (Lettre d’Info n°38), un ouvrage récent sur les médias a fait l’objet d’une recension, qui se trouve sur notre site. Nous l'évoquons ici par le biais d’un abstract. Pour l'analyse complète, cliquez sur le titre de l'ouvrage.
M. Cl. |
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